Le milieu des jeux de combat s’est radicalement transformé depuis la disparition des salles d’arcade. Une toute nouvelle génération de joueurs a réussi à vaincre la vieille garde en utilisant de simples manettes, quand les puristes ont toujours défendu les sticks arcade. Mais depuis quelques années, les techniciens ont créé une nouvelle relève : les sticks leverless, qui sont essentiellement des claviers sous forme de stick arcade. Vous avez dit clavier ? Oui : Razer s’est lui aussi immiscé dans la brèche en présentant Kitsune, son premier stick leverless.

Caractéristiques de la Razer Kitsune

Manette, joystick, joypad ou leverless ?

Commençons par le commencement : la meilleure manière de jouer est celle avec laquelle vous vous sentirez le plus confortable, et donc le plus à même de réaliser vos combos. Il n’y a donc pas de “manette supérieure”, pour ainsi dire : chaque joueur a des sensibilités différentes et des manières de jouer différentes, et votre choix dépendra de bien des facteurs entre votre playstyle et les personnages que vous jouez.

Ceci étant dit, la manette traditionnelle (type DualSense ou Xbox) a l’avantage d’être très souvent la plus accessible du lot. Si l’on ne compte pas Luffy et sa manette PS1 emblématique, la plupart des joueurs commencent sur cette manette par seul souci de disponibilité. Elles ont le grand avantage d’être facilement transportables également.

Les fightpads reprennent essentiellement le concept des sticks arcade, avec les 6 boutons affichés en façade, pour l’appliquer à une manette traditionnelle. Cela a le grand atout de combiner l’accès rapide aux boutons L1/R1 (généralement poing/pied fort) avec la transportabilité d’une manette accessible, le tout à un prix généralement plus accessible également. Cependant, nous restons souvent sur une croix traditionnelle classique, qui n’est pas forcément aussi précise qu’on l’aimerait.

Le stick arcade a l’avantage d’avoir un “levier” pour guise de croix. C’est-à-dire que certaines manipulations, notamment les quarts ou demi cercles autant que les shoryuken, sont généralement plus faciles à “dessiner” avec une gigantesque boule dans la main plutôt qu’en glissant sur une croix. Mais voilà : les sticks arcade sont souvent onéreux, et sont surtout difficiles à trimballer de tournoi en tournoi sans avoir un sac bien adapté à la pratique.

Viennent maintenant les sticks leverless, comme le Razer Kitsune. Ici, le principe est de remplacer le levier par 4 boutons qui servent de direction. Comprenez que vous jouez comme si vous étiez sur un clavier, à pianoter autant pour vos directions que pour vos coups. Cette approche a un grand avantage : une précision phénoménale. Le contrôle est total, et les joueurs de personnages “à charge” comme Guile, Chun-Li ou encore Blanka sur Street Fighter peuvent facilement “stocker” leur charge grâce à cette approche. Ils ont aussi l’avantage d’être beaucoup plus fins et transportables que les sticks. Mais il existe une contrepartie : il vous faudra apprendre à jouer d’une manière totalement différente, comme si vous appreniez à jouer du piano. L’apprentissage peut être long et complexe avant de retrouver votre maîtrise d’antan, mais la courbe de progression ne fait que grimper à partir de ça.

La Razer Kitsune, meilleur leverless ?

Razer connaît le milieu des jeux de combat. Qu’il s’agisse de sponsoriser des joueurs pro ou créer des périphériques comme des sticks arcade, l’acteur est présent depuis très longtemps sur la scène. Et à ce titre, il est très proche des joueurs professionnels et sait répondre à leurs demandes.

On peut le voir dans le simple fait que le Razer Kitsune intègre plusieurs fonctionnalités qui peuvent manquer à l’appel chez d’autres concurrents. Par exemple, il est possible de bloquer le câble USB-C sur le Kitsune afin d’éviter que le câble ne soit débranché par inadvertance en plein jeu. En prime, le stick est aussi bien compatible PS5 que PC, les deux plateformes les plus populaires dans le milieu, souvent doublement utilisées aussi bien par les organisateurs de tournoi que les joueurs.

Côté maintenance, le Razer Kitsune continue la bonne œuvre déjà vue sur le Panthera. Plus besoin d’ouvrir intégralement le stick ici : les boutons (qui suivent le standard des sticks arcade) peuvent simplement être déclipsés à l’aide d’un petit tournevis plat. Et en dessous d’eux, il est également possible de remplacer en un éclair les switchs Razer optiques linéaires par le système de clips ordinaire et les changer pour des modèles d’un autre fabricant. Libre à vous de personnaliser au maximum votre Razer Kitsune pour retrouver les sensations que vous voulez.

Le setup réalisé par Razer est cependant déjà d’excellente qualité. Le stick est moulé dans un plastique très solidet, les boutons sont du même acabit, et les switchs ont du répondant et un rebond parfait sans produire énormément de bruit. La Kitsune profite en prime de toutes les touches PlayStation par défaut, y compris le pavé tactile permettant généralement de reset l’environnement d’entraînement. Pour les plus professionnels, notez que 4 modes de nettoyage SOCD sont désormais disponibles pour qu’aucune règle de tournoi ne vous disqualifie injustement.

Et comme toujours, Razer n’est pas chiche en surface antidérapante sur le bas de son stick pour être sûr qu’il ne glisse pas de vos jambes en pleine partie. Bref… Rien ne manque, et tout a été étudié avec précision pour en faire l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, leverless du marché. Impressionnant.

À l’usage par contre, soyez prévenu : la courbe d’apprentissage est énorme. La Razer Kitsune est moins un investissement à faire par curiosité pour les leverless que l’achat ultime pour les joueurs acharnés de jeux de combat. Qu’importe votre titre préféré, qu’il s’agisse de Guilty Gear Strive, Tekken 8, Street Fighter 6 ou même un bon vieux MvC2, le Razer Kitsune a de quoi vous fournir une précision chirurgicale… mais il vous réclamera bien des efforts avant cela.

Conclusion